Sanké-Mô 2022 : Sous le signe de la réconciliation nationale et de la paix

Publié le 17 juin
Source : l'Essor

La traditionnelle pêche collective a vu son éclat rehaussé cette année par la présence d’un hôte de marque en la personne du Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga.

Le chef du gouvernement représentait à cette fête rituelle le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta.

Symbole de l’unité et de la solidarité de toute une région, la 622è édition de la pêche collective, Sanké-Mô, a tenu, hier à San, toutes ses promesses. Le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, a présidé l’événement phare ayant comme thème cette année : «Sanké-Mô : facteur de réconciliation nationale, de cohésion sociale et de paix».
La pêche collective «Sanké-Mô» se tient depuis 622 ans. Ni les guerres ni les épidémies ni même la colonisation n’ont pu avoir raison de la volonté des habitants de la contrée d’organiser cet événement rituel.
C’est pour saluer cette persévérance et cette ténacité que les autorités de la Transition ont voulu donner un cachet particulier, cette année, au Sanké-Mô, dont le parrain était le chef de l’État. Le colonel Assimi Goïta s’est fait représenter à San par le chef du gouvernement, accompagné du ministre en charge de la Culture, Andogoly Guindo.
Les autorités administratives, politiques, traditionnelles et coutumières ont réservé un accueil chaleureux à la délégation du Dr Choguel Kokalla Maïga. Sur le site, la célébration rituelle a commencé par le sacrifice de deux coqs blancs et des offrandes aux esprits de l’eau qui habitent la marre Sanké. Ce rituel a été suivi de la prestation au bord de la marre des danseurs traditionnels coiffés de chapeaux décorés de cauris et de plumes.
Soutenant que son déplacement à San n’était pas anodin, le Premier ministre a rappelé une citation du président Assimi Goïta selon laquelle aucune construction durable et stable de l’état ne peut se faire sans s’appuyer sur notre culture, nos traditions et valeurs de civilisation. Pour le chef du gouvernement, cela traduit la volonté du président de la Transition et du gouvernement de mettre la culture au centre de la refondation de l’état malien.
C’est pourquoi, a-t-il expliqué, tous les événements culturels d’envergure sont d’une grande importance pour l’État malien. «C’est la culture qui fait un peuple. Les populations de San peuvent être fières de ce qu’elles ont donné et de ce qu’elles donnent au peuple malien», a souligné le Premier ministre.
EXPRESSION DE LA CULTURE LOCALE- Le Sanké Mô a été lancé par les autochtones de San, il y a plus de six siècles. Et c’est en 2009 que l’évènement a été inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. Occasion pour Dr Choguel Kokalla Maïga de remercier les ancêtres ayant initié cette cérémonie qui constitue aujourd’hui une référence pour l’humanité entière.
Le Sanké-Mô est aussi une boussole vers l’enracinement de la souveraineté et de la dignité, a estimé le Premier ministre, ajoutant que le gouvernement de la Transition n’a d’autre ambition que de restaurer la dignité, l’honneur, l’indépendance et la souveraineté de l’État malien. «Nous voulons qu’à la fin de cette Transition, tout Malien, de quelque bord et de région qu’il soit, puisse dire, en âme et conscience, que ces hommes ont écrit avec nous une des pages les plus glorieuses de notre histoire», a soutenu Dr Choguel Kokalla Maïga.
Le rite Sanké-Mô marque traditionnellement le début de l’hivernage. C’est aussi une expression de la culture locale à travers l’art et l’artisanat, les connaissances et le savoir-faire attachés à la pêche et aux ressources en eau. Il renforce les valeurs collectives de cohésion sociale, de solidarité et de paix entre les communautés locales.
Ce qui a incité le Premier ministre à solliciter la bénédiction des initiateurs. à cet effet, il a demandé aux anciens, aux légitimités traditionnelles et à l’ensemble de la population de San de prier pour une bonne pluviométrie dans notre pays cette année.
Moment privilégié de retrouvailles, l’édition de cette année a permis aux Sanois de fêter dans la communion et de manifester haut et fort leur soutien à l’un de leurs, le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta.
Envoyé spécial
Oumar DIAKITÉ
Source : l’Essor