Livre et lecture : Une politique nationale en chantier

Publié le 22 mars
Source : l'Essor

L’avant-projet de Politique nationale du livre et de la lecture est au cœur d’un atelier. Il s’agit d’un document d’orientation des actions du gouvernement.

La cérémonie d’ouverture de cette importante rencontre a eu lieu, lundi au Palais de la culture Amadou Hampâté Ba. Pendant deux jours, les acteurs du livre et différents anciens responsables du secteur de la culture et de l’éducation mèneront des débats afin de formuler des recommandations. Ce qui permettra d’aboutir à une vision consensuelle du secteur du livre.

Celle-ci contribuera à définir une politique et une stratégie de développement du secteur. Ce, pour permettre au livre d’être un réel outil de développement économique et culturel, d’affirmation de la souveraineté nationale, de promotion des libertés individuelles et de la diversité culturelle et linguistique.

Selon le ministre de l’Artisanat, de la Culture, l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Andogoly Guindo, qui présidait la cérémonie d’ouverture de cet atelier, la finalité du document est d’être un outil de référence, un outil de décision. Pour lui, la cérémonie marque une étape capitale dans la mise en œuvre d’une vieille recommandation, celle formulée en 1978 par le Séminaire national des bibliothécaires de doter le pays d’une politique nationale du livre et de la lecture.

L’élaboration de cette politique nationale du livre et de la lecture s’inscrit en droite ligne de la vision du président de la Transition, le colonel Asimi Goïta : c’est-à-dire «celle de bâtir une société malienne, intellectuellement épanouie, surtout une jeunesse instruite, confortablement armée pour affronter les défis contemporains».

Socle de l’enseignement moderne, le livre est un puits intarissable de connaissances, une source permanente de savoirs, transmis de génération en génération afin de fortifier la mémoire de l’homme et d’asseoir son identité. Et le ministre d’expliquer qu’ainsi, la Librairie populaire du Mali a été inaugurée le 22 août 1961. Sa création visait à rétablir l’intégrité morale et intellectuelle des nouveaux citoyens les affranchissant du joug assimilationniste du colonialisme.

Le secteur du livre a été doté progressivement d’infrastructures, de politiques de lecture innovantes telle l’Opération lecture publique à la fin des années 1970, le livre au Mali a joué un rôle précurseur dans l’organisation de manifestations culturelles comme la Folima. Des maisons d’éditons ont vu le jour s’imposant comme des espaces de réflexion, d’échanges, d’émancipation culturelle et d’éducation. La chaîne des métiers du livre s’est constituée, de l’auteur au libraire en passant par les professionnels de l’édition.

Le ministre Guindo reconnaît que le livre est un secteur en crise qui peine à faire vivre ses acteurs, qui a besoin d’un cadre stratégique de développement voire d’une Politique nationale sectorielle. Il confirmera aussi que notre pays a accompli de gros efforts durant des décennies pour rendre accessibles les livres aux Maliens et en particulier aux élèves.

Le Réseau de lecture publique, celui des bibliothèques scolaires, les Centres de lecture et d’animation enfantine de commune (Claec) et les dons de livres des partenaires au développement peuvent soutenir ce propos. Malgré tous ces efforts, les livres demeurent peu accessibles au grand public dans notre pays. D’où la nécessité d’élaborer des stratégies pour l’accès du  livre au plus grand nombre de lecteurs.

Youssouf DOUMBIA

Source : l’Essor