Exploitation du pétrole : reste-il encore une chance pour le Mali ?

Publié le 03 janvier
Source : L'Indépendant

A l’ère de la transition énergétique, la production et la consommation des énergies fossiles sont de plus en plus décriées. Lors des conférences internationales sur le climat, comme la COP15, à Paris, ou la COP27, qui s’est tenue en Egypte, en novembre dernier les décideurs mondiaux réitèrent leur volonté d’aller vers une croissance verte, qui sous-entend la mort annoncée des énergies fossiles, causes du dérèglement climatique.

Cependant, cette volonté de préserver l’avenir du monde semble se fracasser sur la réalité matérielle et physique. En 2019, la croissance mondiale reposait à 81,4 % sur les énergies fossiles, selon l’Agence Internationale de l’Energie. A ce rythme, les alternatives énergétiques ne permettent pas une compensation complète du déclin des fossiles.

Il y a quelques années, le PDG de Shell, Peter Voser, faisait cette déclaration effarante, affirmant que “La production des champs pétroliers existants décline de 5 % par an, à mesure que les réserves s’épuisent, si bien qu’il fau- drait que le monde ajoute l’équivalent de quatre Arabie saoudite (sic) ou de dix mers du Nord dans les dix prochaines années rien que pour maintenir l’offre à son niveau actuel. Toute chose qui serait un bon augure pour des Etats comme le Mali, qui ont un potentiel pétrolier à l’état vierge.

En résumé, le monde n’est pas encore prêt de se passer des énergies fossiles. Cependant, l’Afrique, et le Mali, en particulier, restent le ventre mou de l’évolution énergétique et devraient rattraper le retard sur le reste du monde, nonobstant le combat écologique. D’autant plus que le continent ne contribue qu’à hauteur de 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. C’est une question de justice!

“L’Afrique doit pouvoir exploiter ses importantes réserves de gaz pendant encore 20 ou 30 ans pour se développer et donner accès à l’électricité aux 600 millions de personnes qui en sont encore privées”, plaidait, en mai dernier, le président sénégalais Macky Sall, qui assure la présidence tournante de l’Union Africaine. Alors oui ! Il reste encore une chance pour le Mali d’exploiter son potentiel pétrolier, à condition que l’Etat soit la locomotive des investissements et parvienne à convaincre des aires fiables.

Source: L'Indépendant