Inflation : Où sont donc les associations de consommateurs ?

Publié le 10 janvier
Source : Le Pays

Les grands absents des efforts pour la lutte contre l’inflation et la spéculation autour des produits de première nécessité, c’est bien les associations de consommateurs.

La léthargie des premières associations dûment reconnues a poussé des gens à mener le combat contre la vie chère sur les réseaux sociaux. Pourtant, le Mali a une vielle tradition en matière de regroupement des consommateurs à travers l’Association malienne des consommateurs (ASCOMA).

Aujourd’hui, en lieu et place de l’ASCOMA, des collectifs d’activistes ont repris le relais de la défense des droits des consommateurs. Mais on est loin de l’unité d’action et de la combativité qui aurait pu leur permettre de faire tache d’huile. On sent moins ces associations au moment où les responsables du ministère du Commerce demandent aux Maliens de les accompagner dans la lutte contre la spéculation pour que les prix subventionnés soient respectés. Le silence des associations de consommateurs cachent peut-être les effets des actions entreprises par le gouvernement en vue de juguler l’inflation.

Pour sa défense, le pouvoir affirme qu’au-delà des mesures qui visent à améliorer le niveau de revenu, il fallait également faire face à l’augmentation des grilles en essayant de déduire des subventions.

C’est pourquoi l’Etat a continué à faire des subventions sur les produits de première nécessité. Par exemple : entre 2021-2022, il y a eu un manque à gagner de plus de 17 milliards de F CFA sur le riz. En 2022, il y a eu un manque à gagner de plus 8 milliards sur le sucre. Sur le lait, il y a eu un manque à gagner de plus de 3 milliards de FCFA et sur l’huile alimentaire, plus 1 milliard de F CFA. Leurs prix qui ont été fixés de commun accord avec les commerçants sont toujours en vigueur, même si de petites augmentations sont constatées. On a rarement vu les associations de consommateurs se mobiliser contre les spéculateurs. Chaque fois que le gouvernement renonce à ses impôts et taxes, la direction générale du commerce et de la concurrence s’emploie à faire respecter les prix fixés et évite la rétention et les spéculations des marchandises. Des équipes sillonnent les marchés pour éviter la rétention et les spéculations des marchandises, à en croire le directeur du Commerce et de la concurrence.

Le souhait des autorités est que ces équipes soient soutenues par les associations de consommateurs et les simples citoyens. Concernant les dispositions et les stratégies mises en place par le gouvernement pour renforcer le pouvoir d’achat et diminuer l’impact de hausse des prix, le ministre de l’Economie et des Finances, Alousséni Sanou, a dit que plusieurs mesures ont été prises par le gouvernement. Dans ce contexte, l’Etat fait face non seulement à une réduction drastique des recettes en sachant bien que la longue crise sécuritaire fait perdre au moins 3 à 4 % du PIB en recettes.

Ne maîtrisant pas une grande partie du territoire, il va de soi que la douane ne peut pas percevoir le droit qu’il faut. Donc, il y a un manque à gagner de plus de 400 milliards de F CFA sur les frontières.

Aujourd’hui, la sécurité qui est en train de venir dans ces frontières et progressivement, le pays est en train de monter la pente. Face à ces crises, il fallait que l’Etat puisse répondre aux besoins des populations. Il faut savoir que dans le même temps, il avait eu beaucoup de revendications salariales et le pays a été obligé de voir ce qu’il pouvait faire avec les partenaires sociaux pour permettre d’augmenter le pouvoir d’achat des salariés. Le gouvernement est passé par une justice sociale avec les partenaires sociaux, ce qui a permis d’avoir une harmonisation de la grille salariale avec un impact annuel d’environ 200 milliards de F CFA pour permettre aux salariés d’avoir une augmentation afin de faire face aux différentes crises .

Soumaila Diarra

Source: Le Pays