Comatex-SA : Bientôt la reprise des activités

Publié le 13 février
Source : l'Essor

Les travailleurs vont reprendre le chemin des ateliers au plus tard au mois d’avril. Cette réouverture résulte de la volonté du président de la Transition de relancer des unités industrielles.

Travailleurs et services techniques ont été informés des dispositions prises par le gouvernement et celles en cours pour la relance de cette unité industrielle

Chère au président de la Transition qui l’a inscrit dans ses programmes spéciaux, la relance de la Compagnie malienne des textiles (Comatex-SA) est en passe de devenir une réalité, après trois années de fermeture. «Au plus tard au mois d’avril, il faut que la Comatex commence à produire ses fibres et tissus», a déclaré le ministre de l’Industrie et du Commerce. Mahmoud Ould Mohamed intervenait au gouvernorat lors d’une visite de travail qu’il a effectuée dans la Région de Ségou. Il a assuré que la reprise des activités permettra le maintien des emplois existants et même la création d’autres. La Comatex-SA compte 1.300 travailleurs.

Au cours de son séjour dans la Capitale des Balanzans, le ministre Mahmoud Ould Mohamed a échangé avec les autorités administratives régionales, les élus, les services techniques relevant des ministères en charge de l’Industrie et du Commerce, des Finances et du Travail, des représentants régionaux de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), de la Confédéradion syndicale des travailleurs du Mali (CSTM), de la Centrale démocratique des travailleurs du Mali (CDTM), des travailleurs de la Comatex (comités syndicaux et autres). Il a informé ses interlocuteurs des dispositions prises par le gouvernement et celles en cours pour la relance de cette unité industrielle.

Ces mesures ont trait à l’élaboration d’un contrat de performance, à la relecture du statut de l’entreprise, à la désignation d’un syndic par le Tribunal de commerce, au paiement d’arriérés de salaire et à la mise en place d’un comité de suivi. Le ministre Mahmoud Ould Mohamed a, par exemple, fait savoir qu’après le procès devant le Tribunal de commerce, l’État détient désormais 100% des actions de l’entreprise, c’est-à-dire qu’elle redevient une société étatique.

Première usine textile du Mali inaugurée en 1968, la Comatex était une entreprise d’État, avant d’être transformée en entreprise privée avec une participation majoritaire chinoise. Sa relance et celle de l’Usine malienne de produits pharmaceutiques (UMPP) «sont des programmes spéciaux du président de la Transition, le colonel Assimi Goïta qui y tient fortement.

La Compagnie malienne des textiles (Comatex) participe à la valorisation de la production nationale de coton fibre dans le cadre de la mise en œuvre de la politique de développement industriel par la création de valeur ajoutée et des emplois», soulignait le communiqué du Conseil des ministres du mercredi 23 novembre 2022.

Lors de laquelle rencontre le ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou, a informé le Conseil du plan de relance de la Comatex qui est confrontée actuellement à des difficultés de divers ordres. Pour l’aider à sortir de cette mauvaise passe, le gouvernement a peaufiné un plan de relance qui nécessite un apport financier de l’État d’environ 6 milliards de Fcfa.

VISION ÉCLAIRÉE ET STRATÉGIQUE- Cette volonté affichée de reprendre la production au niveau de ces patrimoines industrielles procède d’une vision éclairée et stratégique que le gouvernement s’emploie à mettre en œuvre. Le Mali et son partenaire chinois ont signé, le 21 novembre 2022, un protocole d’accord pour l’installation de deux unités de filature de coton, soit trois jours avant l’adoption de ce plan de relance en Conseil des ministres. Ces unités seront implantées à Bamako et à Koutiala. La réalisation de ce projet, confiée à la société chinoise «Qingdao», nécessite un investissement de 300 millions de dollars, soit environ 180 milliards de Fcfa. Elle permettra la création de 5.000 emplois directs et 50.000 autres indirects.

Dénommée Société malienne de filature (Somafil), son capital est détenu à 85% par l’État du Mali à travers la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT) et à 15% par le partenaire chinois. L’unité de Koutiala aura une capacité de 20.000 tonnes de coton fibre par an à transformer en filet. Celle de Bamako va annuellement transformer environ 25.000 tonnes de coton fibre. L’objectif étant d’amener le taux de transformation du coton de 2% présentement à près de 10% et la valorisation du «made in Mali».

Au sortir de la campagne cotonnière 2021-2022, notre pays a enregistré une production record de 795.000 tonnes de coton. «La suite était de transformer ce coton ici chez nous et de capter les 30% de la valeur ajoutée qui nous échappait», déclarait le patron de l’hôtel des Finances, lors d’une interview sur les antennes de la télévision nationale.

Dans ce processus, le Centre de recherche et de formation pour l’industrie textile Cerfitex est «un outil indispensable et constitue le bras technique du ministre de l’Industrie et du Commerce pour la réalisation effective, le suivi de ces projets et la mise à disposition de ressources humaines qualifiées». Cette structure d’excellence deviendra bientôt Centre de recherche et de formation pour les industries légères et textiles (Cerfiltex).

Objectif : former davantage de ressources humaines qualifiées pour adosser à la production du coton des unités de transformation dynamiques afin d’exploiter toutes les opportunités de croissance. Les textes nécessaires à cet effet ont été adoptés lors du Conseil des ministres du 28 décembre 2022.

C’est en septembre dernier que le président de la Transition, dans son discours à la nation, avait annoncé la reprise en main de beaucoup de sociétés. La relance de la Comatex s’inscrit dans ce cadre. Cette Compagnie a cessé de produire du fait de difficultés de trésorerie et d’approvisionnement en matières premières. Les équipements de production aussi sont obsolètes.

Mamadou SY

Amap-Ségou

Rédaction

Source : L’essor