Mali : Vaccination du cheptel : 76,6 millions de têtes sont concernées cette année

Publié le 19 décembre
Source : l'Essor

Toutes les espèces seront concernées par cette campagne qui mobilisera plus de 14 millions de doses de vaccins pour un coût estimé à 475 millions de Fcfa. Objectif : lutter contre les maladies animales et zoonotiques.

 

Le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, a inoculé dimanche la première dose de vaccin, lançant ainsi la campagne de vaccination nationale du cheptel 2023-2024. C’était au marché à bétail de Kati-Draal dans la Commune rurale de Kambila, Cercle de Kati. Outre le ministre de l’Élevage et de la Pêche, Youba Ba, la cérémonie a enregistré la présence de plusieurs membres du gouvernement, des autorités administratives et politiques du cercle, ainsi que le président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (Apcam), Sanoussi Bouya Sylla.

L’objectif de la campagne de vaccination du cheptel national est de mobiliser tous les acteurs afin de réduire l’incidence des maladies par une augmentation du taux de couverture vaccinale et d’assurer une surveillance épidémiologique efficace. Cette année, toutes les espèces seront concernées par la vaccination qui touchera 76.636.645 têtes. La campagne mobilisera 125 agents des postes vétérinaires non affectés au mandat sanitaire, 159 vétérinaires titulaires du mandat sanitaire, 400 agents d’appui, 14 millions de doses de vaccins. Le coût de l’opération est estimé à 475 millions de Fcfa, entièrement financés sur le budget d’État.

Le gouvernement entend, à travers cette campagne, réduire l’incidence ou éradiquer 12 maladies prioritaires du réseau de surveillance épidémiologique. La moitié de ces maladie;  à savoir la tuberculose, la brucellose, les salmonelloses, le charbon bactéridien et la rage, présente un danger potentiel pour la santé humaine. Ce lancement revêt alors un caractère particulier, en ce sens que la vaccination des petits ruminants, qui entre dans le cadre du programme d’éradication de la peste des petits ruminants à l’horizon 2030, sera couplée avec le marquage des animaux vaccinés (ovins et caprins).

Le marquage est la stratégie adoptée pour mener à bien ce programme d’éradication. Effet, il a été démontré qu’une seule vaccination suffit pour protéger à vie un animal contre cette maladie. Ainsi, les animaux vaccinés et marqués au cours de cette campagne 2023-2024, ne le seront pas pendant la campagne 2024-2025. Cette stratégie contribuera à réduire le coût du programme.

15% DES RECETTES D’EXPORTATION- Le Premier ministre a souligné que la santé de nos concitoyens dépend de celle de notre cheptel en raison de la résurgence des maladies zoonotiques, maladies transmissibles de l’animal à l’homme. À cet effet, a assuré Dr Choguel Kokalla Maïga, le gouvernement prendra toutes les dispositions qui s’imposent pour réduire ou éradiquer les maladies animales qui entravent la production et la productivité du cheptel, afin de préserver la santé des animaux. Toute chose indispensable d’une part, à la sécurité alimentaire et nutritionnelle de nos populations et, d’autre part, à l’accès de nos animaux et produits animaux aux marchés rémunérateurs.

Le chef du gouvernement a rappelé que l’élevage est une activité économique majeure de notre pays et reste le premier élément d’intégration économique de la sous-région. Il contribue pour environ 19% du Produit intérieur bruit (PIB) et procure au pays 15% de ses recettes d’exportation. Et à travers la transhumance, «l’élevage constitue un cordon ombilical qui lie notre pays à plusieurs États du Sahel et du Golfe de Guinée et 87% des 69,800 millions d’habitants des trois pays de l’Alliance des États du Sahel sont concernés par l’élevage», a argumenté Dr Choguel Kokalla Maïga qui a invité les producteurs à faire vacciner leurs animaux.

Le ministre de l’Élevage et la Pêche a rappelé que selon les estimations de 2022 de la direction nationale des productions et des industries animales, nos effectifs comprennent 12,848 millions de bovins, 21,149 millions d’ovins, 29,201 millions de caprins. S’y ajoutent 1,291 million de camelins, 607.786 équins, 1,190 million d’asins, 88.262 porcins et 54,703 millions de volailles. «Notre ambition légitime est de faire de l’élevage, le moteur du développement socio-économique à travers la structuration et la modernisation des filières, pour la réalisation de plus de revenus aux producteurs. Pour satisfaire cette ambition, nous devons lever les contraintes prioritairement d’ordre sanitaire et améliorer l’alimentation du bétail, qui constitue également un frein au développement du sous-secteur élevage», a déclaré Youba Ba.

Le ministre chargé de l’Elevage a estimé que cette ambition contribuera, sans nul doute, à lutter contre le chômage des jeunes, la pauvreté tout en favorisant une meilleure intégration du genre dans les activités de développement. «Les maladies animales constituent encore un défi de taille à relever pour ce levier de notre économie nationale. Elles présentent des obstacles à l’accès de nos animaux et des produits animaux à certains marchés rémunérateurs», a fait savoir le ministre Youba Ba.

Poursuivant que pour la campagne 2022-2023, sur une prévision de 72.339.252 têtes (toutes espèces confondues) à vacciner contre différentes maladies, 45.501.473 têtes ont été vaccinées, soit un taux de réalisation de 62,90%. La cérémonie a pris fin par la remise des vaccins, des matériels roulants et des équipements de froid à la direction nationale des services vétérinaires par le Premier ministre.

Makan SISSOKO

Source : l’Essor