Sénégal: des organisations de la société civile appellent le président de l’UA à s’impliquer dans la crise en Guinée

Publié le 27 août
Source : aa.com

Elles déplorent une conduite unilatérale de la transition et l’absence de perspectives claires pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel

Des organisations de la société civile sénégalaise ont appelé, vendredi, le président de l’Union africaine à s’impliquer pour une résolution de la crise qui secoue la Guinée Conakry.

L’antenne du Front national pour la défense de la constitution (Fndc) au Sénégal et six organisations de la société civile sénégalaise, dont le mouvement « Y’en a marre » et la Ligue sénégalaise des droits de l’homme ont animé un point de presse à Dakar.

« C’est une situation qui peut aboutir au chaos et le chaos en Guinée, c’est le chaos en Afrique de l’ouest. Il est temps aujourd’hui par rapport à cette situation extrêmement difficile que le président de l’UA, Macky Sall, prenne ses responsabilités et aille à Conakry pour parler aux autorités de la transition et leur dire que la voie qui a été prise n’est pas bonne », a indiqué Alioune Tine, fondateur du think tank « Afrikajom Center ».

« Nous sommes gravement préoccupés par la situation d’impasse, de violences constantes, d’arrestations, d’exécutions aussi de gens dont le seul crime est de manifester ou d’exprimer leur opinion », a ajouté Tine, qui est par ailleurs expert indépendant sur la situation des droits humains au Mali.

Dans la déclaration commune ayant sanctionné la rencontre, les organisations de la société civile sénégalaise et l’antenne du « Fndc » ont décrié « la conduite unilatérale de la transition et l’absence de perspectives claires pour un rapide retour à l’ordre constitutionnel ».

Ces organisations ont ainsi exigé l’ouverture d’un cadre de dialogue inclusif et sincère pour parvenir à l’adoption d’un chronogramme électoral consensuel et réaliste ainsi que le respect des libertés individuelles et collectives par la levée de l’interdiction de manifester.

Elles ont exhorté le Comité national pour le redressement et le développement (Cnrd) au respect des engagements initiaux du 05 septembre 2021 et la libération des leaders du « Fndc » et des détenus politiques à l’occasion des manifestations pacifiques.

« C’est également l’occasion d’attirer l’attention de la communauté internationale sur les risques d’instabilité sociale et politique qu’encourt la Guinée », ont-elles relevé, exhortant la Cédéao à s’impliquer davantage « pour trouver des solutions à temps afin de résoudre la crise guinéenne ».

Le Cnrd a pris le pouvoir le 5 septembre 2021 par les armes et a adopté une transition en 36 mois.

Le Fndc mis en place en 2019 pour lutter contre le 3ème mandat du président Alpha Condé a repris ses manifestations de rue pour exiger de la junte militaire au pouvoir un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Il a appelé pour de nouvelles manifestations les 29 août et 5 septembre.

Pas moins de sept morts et plusieurs blessés ainsi qu’une série d’arrestations ont été notés durant lesdites manifestations du mouvement qui ne reconnaît pas sa dissolution prononcée le 6 août par les autorités guinéennes.

AA/ Dakar/ Alioune Ndiaye

Source: aa.com