Faisabilité des élections en 9 mois : Ibrahima Sangho crée la surprise.

Publié le 30 mars
Source : L'Informateur

Alors que nombreux experts de la cédéao et de l’Union africaine jugeaient impossibles de tenir les élections dans un si peu laps de temps, voilà qu’un homme rompu dans l’observation des élections dans notre pays a prétendu le contraire.

En la matière, ses arguments avancés sont–ils solides pour être crédibles. Là, le lecteur serait quelque peu déçu. Des mots alignés qui ne sont pas sous-tendus par une analyse d’une prodigieuse rigueur intellectuelle. On découvre avec lui une constellation d’activités à mener en amont de ces élections, notamment une relecture consensuelle et inclusive des textes avec les partis politiques, la société civile et les experts du gouvernement dès le mois d’avril. Ce processus doit porter sur la loi électorale, loi organique des députés et la charte des partis politiques, suivi de leur adoption par le Conseil national de transition, l’audit du fichier électoral, la révision exceptionnelle des listes électorales et la convocation du collège électoral. La Synergie propose toujours de couronner cette période de révisions des textes par l’organisation du 1er tour de l’élection présidentielle, couplée à l’élection des députés à l’Assemblée nationale en novembre et le second tour en décembre.

A la lecture de ce paquet d’activités, le lecteur a le souffle coupé qu’il a l’impression de recevoir un coup de gourdin sur la tête ‘’ L’adoption d’une nouvelle loi électorale, avec la création d’un organe indépendant de gestion des élections doté de toutes les plénitudes de sa mission, nécessite la relecture de la constitution. En absence d’un véritable consensus politique’’ il serait de bon ton de confier l’organisation des élections aux structures de l’Etat, à savoir le ministère de l’Administration territoriale, la Commission nationale électorale indépendante et la Délégation générale aux élections ‘’.

On n’est vraiment pas sorti de l’auberge. La préférence est allée à l’organe unique de gestion. Revenir au statu quo ante comporte le risque de replonger le pays dans de contestations électorales. Au motif que la cédéao brûle d’envie de voir le Mali se plier à son calendrier ne semble pas, à notre avis, pertinent.

Source: L'Informateur