Lutte contre le terrorisme : Un autre feu de paille

Publié le 21 novembre
Source : L'Alternance

Sept États d’Afrique de l’Ouest veulent renforcer leur coopération antijihadiste. Ils sont : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo, le Mali et le Niger.

Réunis à Accra, jeudi et vendredi, afin de discuter de leur coopération en matière de sécurité et de renseignement, ces sept pays veulent mutualiser leurs moyens pour vaincre l’hydre terroriste. L’Objectif est de contrer la propagation des violences jihadistes du Sahel vers les côtes du golfe de Guinée.

Les sept États d’Afrique de l’Ouest ont entamé le jeudi 17 novembre à Accra une réunion en vue d’accroître leur coopération dans la lutte contre la propagation des violences jihadistes du Sahel vers les côtes du golfe de Guinée. Cette session de discussions techniques sur la coopération en matière de sécurité et de renseignement devrait se poursuivre vendredi. La réunion vise à préparer une réunion ministérielle des pays de l’initiative d’Accra devant se tenir la semaine prochaine, à une date non encore rendue publique. Lancée en 2017, ce forum implique le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo. Le Mali et le Niger l’ont rejoint en tant qu’observateurs.

La collaboration est plus que jamais nécessaire car la menace de l’extrémisme violent est « plus répandue qu’on ne le pensait auparavant et transcende les frontières », a déclaré jeudi le ministre ghanéen de la sécurité nationale, Albert Kan-Dapaah, notant que « le paysage de la menace ne cesse de changer ».

Les violences jihadistes au Sahel ont débuté en 2012, au Mali, faisant des milliers de morts et des millions de déplacés, mais elles se sont étendues au Burkina Faso et au Niger voisins et menacent désormais les États du golfe de Guinée.

Le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo font ainsi face à la menace de combattants du groupe État islamique (EI) et d’Al-Qaïda, implantés au Niger et au Burkina Faso, et qui multiplient désormais les attaques sur leur territoire. Et l’inquiétude grandit quant à de possibles recrutements locaux au sein même de ces pays.

Les discussions d’Accra doivent également associer des représentants de gouvernements de l’UE, de la Grande-Bretagne, et de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Les chefs d’État régionaux discuteront des propositions en matière de sécurité au cours d’un sommet prévu le mardi 22 novembre, selon l’Initiative d’Accra.

Le pouvoir militaire au Mali depuis les deux coups d’État successifs de 2020 et 2021 s’est rapproché progressivement de Moscou, et est soupçonné de travailler avec le groupe paramilitaire russe Wagner, ce que Bamako dément. Cela a érodé les liens avec les partenaires occidentaux. La France a achevé à l’été le retrait de ses troupes qui opéraient au Mali depuis près de dix ans pour tenter de faire rempart à la propagation de la violence jihadiste.

Les Casques bleus sont présents dans le pays depuis 2013 mais les relations de la mission onusienne avec les autorités maliennes se sont dégradées, conduisant à l’annonce du retrait des contingents égyptien, ivoirien et britannique.

Le ministre de la Défense britannique James Heappey a déclaré lundi qu’il se joindrait à la réunion d’Accra, alors que le Royaume-Uni, la France et d’autres pays examinent les possibilités de « rééquilibrer » leur déploiement au Sahel et dans les pays côtiers.                                                                                                                                                  

M.Yattara

Source : L'Alternance 21 Nov 2022