9è forum de l’Alliance des civilisations des Nations unies : Vivre ensemble comme une seule humanité

Publié le 24 novembre
Source : l'Essor

Notre pays était représenté à Fès (Maroc) par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Dans son adresse à cette assemblée, Abdoulaye Diop a mis l’accent notamment sur la Stratégie nationale de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent.

Le Mali fait partie du Groupe des amis de l’Alliance

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a participé, les 22 et 23 novembre 2022 à Fès (Maroc), au 9è forum de l’Alliance des civilisations des Nations unies. Cette session, qui se tient pour la première fois, en terre africaine, a enregistré la participation du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, des chefs de délégation représentant le Groupe des amis de l’Alliance dont le Mali est membre, des leaders politiques et religieux, ainsi que des représentants des organisations internationales, de la jeunesse, du secteur privé et de la société civile.

L’Alliance des civilisations est un cadre au sein des Nations unies qui œuvre pour une action internationale contre le fondamentalisme à travers la coopération et le dialogue interculturel et interreligieux et visant à contribuer notamment à la réduction des tensions entre le monde musulman et le monde occidental. Pour ce 9è Forum, le thème central est «Vers une alliance de paix : vivre ensemble comme une seule humanité».

Pour le ministre Abdoulaye Diop, la symbolique de ce thème prend tout son sens dans un contexte général marqué, hélas, par des conflits, des tensions et des crises qui ébranlent durablement notre vivre ensemble, pourtant forgé dans des traditions séculaires de dialogue, d’écoute, et de compréhension mutuelle.

La symbolique de ce forum en Afrique, a-t-il renchéri, renvoie aussi à nos méthodes endogènes de prévention et de règlement des conflits, que nous avons malheureusement et progressivement délaissées, au profit d’une modernité certes nécessaire mais parfois mal adaptée à nos réalités. «Nous reconnaissons et saluons les efforts collectifs mis en place pour faire face aux menaces telles que l’extrémisme violent, le terrorisme, la radicalisation, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée», a dit le chef de la diplomatie malienne.

Avant de signaler que la récurrence des crises et leur persistance dans le temps, en dépit des efforts mis à les résoudre, appellent à une analyse profonde de nos approches et méthodes, tant nationales, régionales, qu’internationales. 

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a souligné que les tensions intercommunautaires entre les éleveurs et les agriculteurs, initalament cycliques, sont désormais exacerbées par les effets négatifs du changement climatique et son corallaire de raréfaction des ressources comme l’eau. à cela s’ajoute la manipulation des groupes armés terroristes, bénéficiant souvent de soutien extérieur, et qui opposent des populations liées par le sang et l’histoire, sur des bases ethniques, régionales ou religieuses, uniquement pour entretenir un terreau fertile à leurs activités criminelles.

Pour Abdoulaye Diop, ces difficultés entre communautés locales, qui vivaient côte à côte harmonieusement grâce à nos mécanismes internes propres de médiation et de conciliation, ont conduit le gouvernement à s’engager résolument pour le retour aux valeurs fondamentales qui ont constitué le socle de notre société.

«C’est à cette fin que le gouvernement a pris des mesures règlementaires pour réhabiliter définitivement les légitimités traditionnelles, coutumières et religieuses», a-t-il signalé.

Le ministre Diop dira que ce dispositif institutionnel est partie intégrante de la Stratégie nationale de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent et son Plan d’action 2021-2025. Partant du constat que l’absence de l’état n’offre hélas d’autre alternative aux populations que leur exposition aux conditions et diktats de leurs «bourreaux», Abdoulaye Diop soutiendra qu’il est indispensable d’assurer le retour de l’état et de son autorité sur l’ensemble du territoire. «Ce n’est qu’à cette condition que nos états pourront fournir les services sociaux de base et créer les conditions propices à l’essor d’activités génératrices de revenus légaux aux populations vulnérables», a-t-il fait remarquer.

Le ministre Diop a salué l’adoption de la Déclaration de Fès en particulier la réaffirmation de l’importance des cinq piliers que sont la jeunesse, l’éducation, les médias, la migration et les femmes comme acteurs majeurs de la paix. Il a réaffirmé son espoir dans la mise en œuvre des recommandations du forum allant dans le sens du renforcement de la cohésion et de la stabilité durable, gage du développement harmonieux de nos sociétés.

Source : l’Essor