Gao : Deux projets pour assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle

Publié le 27 janvier
Source : l'Essor

Le Mali est un pays enclavé dont la situation actuelle est caractérisée par les effets de l’insécurité, causant très souvent un déplacement massif de la population, en plus des chocs climatiques.

Ce qui affecte durement la sécurité alimentaire et nutritionnelle des communautés vulnérables.

Face à ces multiples situations, deux projets : «Résilience et développement durable au Centre du Mali (R2D)» et «Résilience et développement durable sur la bande agropastorale du Mali (Reddama)» ont été lancés, mercredi dernier au gouvernorat de Gao, sous la présidence du ministre, commissaire à la Sécurité alimentaire, Redouwane Ag Mohamed Ali. C’était en présence de l’ambassadeur de la Délégation de l’Union européenne (UE) au Mali, Bart Ouvry, du représentant résident et directeur pays du Programme alimentaire mondial (Pam), Eric Perdison.

Pour un mondant global de 41 milliards Fcfa, les deux projets visent le renforcement de la sécurité alimentaire, nutritionnelle et la résilience des personnes vulnérables dans 9 régions du Mali. C’est un appui de l’UE au Pam pour le soutien au gouvernement à travers le Commissariat à la sécurité alimentaire pour la mobilisation de ressources et la mise en œuvre du Plan national de réponse à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition.

 Le R2D dispose d’un budget de 32,7 milliards de Fcfa pour une durée de 5 ans. Il renforcera la sécurité alimentaire et nutritionnelle et les moyens de subsistance dans les zones ciblées (Gao, Mopti, Douentza, Badiangara, Tombouctou, Gourma Rharous, Ségou, San et Koulikoro), notamment pour les personnes les plus vulnérables, augmentant leur résilience aux chocs et crises et favorisant le développement durable au Mali. Environ 150.000 ménages en bénéficieront de ce projet, soit 900.000 bénéficiaires directs dont 60% de femmes et près de 2 millions de bénéficiaires indirects.

Le budget du Reddam est estimé à environ 8,5 milliards de Fcfa pour une durée de 3 ans. Ce programme intervient dans les 15 communes des Régions de Kayes, Gao, Ségou et Koulikoro et contribuera à renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Ainsi, il touchera 11.860 ménages, soit 71.172 personnes pour les filets sociaux de réponse aux chocs climatiques, 88.600 personnes déplacées internes. Les communautés hôtes affectées par la soudure agro-pastorale, 600 exploitations agricoles familiales et petits producteurs à faible revenus, mais aussi 20 organisations de producteurs avec 1.000 membres et 10 groupes féminins (soit 300 membres) sont aussi concernés.

Auxquels s’ajoutent aussi 9.000 femmes enceintes ou allaitantes, 15.000 enfants de 6 à 23 mois, soit 24.000 bénéficiaires qui recevront une supplémentation alimentaire. En outre 120.000 personnes, y compris 30 GSAN et 150 relais communautaires, et 700 femmes issues de ménages vulnérables recevront un appui pour le développement d’activités génératrices de revenus (AGR).

éric Perdison a exprimé sa profonde gratitude à l’UE pour son accompagnement significatif permettant au Pam à rester aux côtés des personnes nécessiteuses et d’appuyer les efforts du gouvernement dans la lutte contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition. Pour lui, ces projets sont en adéquation avec les priorités gouvernementales et contribueront à la mise en œuvre du Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable (Credd). 

Bart Ouvry dira que certes l’UE a dépensé l’année dernière plus de 33 milliards de Fcfa pour l’aide humanitaire, mais il s’est dit convaincu qu’il faut plus pour développer une plus grande résilience, notamment en aidant la population dans les zones d’intervention à rétablir sa dignité. Et tout ce que l’UE fait s’inscrit dans un cadre harmonisé avec les autorités et à tous les niveaux.  Le diplomate a conclu que son organisation s’engage à accompagner les autorités dans la production et la transformation des produits locaux pour développer une plus grande résilience de la population.

Le ministre Commissaire à la sécurité alimentaire a rendu un vibrant hommage au président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, pour son soutien constant et la priorité accordée aux réponses d’urgence en direction de nos concitoyens en insécurité alimentaire et nutritionnelle. Redouwane Ag Mohamed Ali dira que l’UE en finançant ces deux projets, mis en œuvre par le Pam pour la lutte contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, contribue à remédier à la situation de désolation. Qui, selon lui, frappe sérieusement les couches vulnérables et plus particulièrement les femmes qui sont les plus touchées par la crise.

Abdrahamane TOURE (AMAP-Gao)

Source : l’Essor