La Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants de l’Imam Mahmoud Dicko (CMAS) après l’annonce du report des élections générales, programme une marche, dite ‘’pacifique et patriotique’’ pour une Transition Civile le vendredi 13 Octobre prochain au Boulevard de l’Indépendance. A la même date et au même endroit, le Collectif pour la Défense des Militaires (CDM) tiendra aussi un grand meeting en soutien aux FAMa. Ce scénario rappelle celui de 1991 entre les pros UDPM (de l’ancien régime) et les acteurs du mouvement démocratique. Ce qui reste évident, il y’a de l’électricité dans l’air.
Depuis la divulgation de l’information selon laquelle les élections générales n’auront plus lieu à date par le Gouvernement, les réactions contre ce report se sont multipliées. Ce, de la part de certains partis politiques, des organisations de la Société civile et autres. Celle qui a retenu toutes les attentions est venue de la part de la CMAS de l’imam Mahmoud Dicko qui a non seulement condamné ladite décision, mais aussi projeté d’organiser une marche le vendredi prochain au Boulevard de l’Indépendance pour réclamer une Transition Civile. Depuis cette annonce, ladite marche est sur toutes les lèvres. D’aucuns, notamment des acteurs de réseaux sociaux, estiment que les partisans de l’Imam Dicko ont d’autres agendas visant à déstabiliser la Transition, pendant que certains (notamment ceux frustrés par les coupures intempestives du courant) battent le rappel pour une grande mobilisation afin que la transition puisse savoir leur souffrance. C’est dans cette atmosphère agitée qu’un autre acteur est entré dans la danse, à savoir le Collectif pour la Défense des Militaires (CDM). Un regroupement qui a fait de sa mission et de son combat, la défense des FAMa et le soutien à la Transition. Il a, lui aussi convoqué un grand meeting le même jour, au même moment et au même endroit. Un seul leitmotiv est énoncé : apporter son soutien aux Forces Armées et de Sécurité. Qui poursuivent leur marche glorieuse vers Kidal.
Ces rassemblements qui pourraient tourner au vinaigre
Par ces manifestations annoncées, ce qui est à craindre, c’est le gros risque de confrontation qui pourra en découler. Surtout qu’il s’agit de deux organisations, qui se regardent en chien de faïence.
Déjà, comme l’on pouvait s’y attendre, le Gouverneur du District de Bamako aurait répondu à la demande d’autorisation de marche de la CMAS par un avis ‘’défavorable’’. L’on ne sait pas pour l’instant, le sort réservé à celle du CDM. Tout compte fait, qu’elle qu’en soit l’hypothèse administrative, le moins qu’on puisse dire est que la journée du vendredi 13 octobre sera chaude à Bamako. A défaut d’une confrontation entre les militants de la CMAS et du CDM, une intervention musclée des forces de maintien d’ordre reste plausible. Certains parlent même de l’enrôlement par force des manifestants au sein des FAMa en cas de violation de la décision du Gouverneur.
Ce qui reste évident, à défaut du courant de l’EDM, vendredi il y ‘ aura de l’électricité dans l’air sur le boulevard de l’indépendance. La prudence est mère de sureté, dit-on.
Par Mariam Sissoko
Source : Le Sursaut 9 Oct 2023