Au Mali, l’armée annonce avoir repris Kidal

Publié le 14 novembre
Source : Jeune Afrique

Un porte-parole a affirmé que les soldats maliens ont « pris position » mardi 14 novembre dans ce bastion de la rébellion touarègue.

 

Le 14 novembre, l’armée malienne a dit avoir pris position dans Kidal (nord), bastion des séparatistes et enjeu majeur de souveraineté pour l’État malien. « Les FAMa (forces armées maliennes) ont pris position dans la ville de Kidal ce mardi », a dit l’état-major sur les réseaux sociaux.

 « Aujourd’hui nos forces armées et de sécurité se sont emparées de Kidal », a déclaré le colonel Assimi Goïta dans un message lu au cours d’un flash spécial à la télévision d’État. « Les FAMa (forces armées maliennes) ont pris position dans la ville de Kidal », a dit de son côté l’état-major sur les réseaux sociaux.

L’armée et l’État étaient pour ainsi dire absents depuis des années de cette ville contrôlée par les groupes armés à dominante touareg. La junte a signifié de longue date sa détermination à reprendre la ville.

Insoumission

L’insoumission de Kidal et de sa région, où l’armée a subi d’humiliantes défaites entre 2012 et 2014, était un motif ancien d’irritation à Bamako, y compris pour la junte actuelle qui a fait de la restauration de la souveraineté territoriale son mantra. L’État malien n’avait quasiment pas repris pied à Kidal depuis mai 2014. Les forces maliennes en avaient alors été chassées quand une visite du Premier ministre de l’époque, Moussa Mara, avait donné lieu à des affrontements avec les rebelles touareg, qui avaient causé de lourdes pertes dans les rangs de l’armée.

Un casque bleu à Aguelhoc, entre Kidal et Tessalit, dans le nord du Mali, 25 février 2019. © MINUSMA/Marco Dormino

Kidal, foyer historique des insurrections indépendantistes et carrefour sur la route de l’Algérie, s’est vidée d’une grande partie de ses quelques dizaines de milliers d’habitants à mesure que l’armée progressait vers la ville, indiquent des messages postés sur les réseaux sociaux. L’armée a appelé la population « au calme et à la sérénité », ajoutant que les opérations se poursuivaient. Elle a assuré avoir pris des dispositions pour assurer la sécurité des habitants, à qui elle a demandé de suivre les instructions des militaires.

Deux officiers ont indiqué à l’AFP sous le couvert de l’anonymat que les rebelles avaient quitté la ville quand les soldats y sont entrés. Un autre officier a indiqué que l’armée contrôlait en particulier la piste aérienne et le camp récemment évacué par la mission de l’ONU.

Retrait de la Minusma

Une importante colonne militaire stationnée depuis début octobre à Anéfis, à environ 110 km au sud, s’était mise en branle en fin de semaine passée en direction de Kidal. Elle a avancé, soutenue par des moyens aériens, au prix de combats dont le bilan humain et matériel n’a pu être établi de sources indépendantes.

Le nord du Mali est le théâtre depuis août d’une escalade entre divers protagonistes (armée régulière, rebelles, jihadistes). Le retrait de la mission de l’ONU, poussée vers la sortie par la junte, y a déclenché une course pour le contrôle du territoire, les autorités centrales réclamant la restitution des camps, les rebelles s’y opposant et les jihadistes tâchant d’en profiter pour affermir leur emprise.

Source : l’Essor