Diplomatie : Le Mali rappelle son ambassadeur auprès d'Algérie pour consultation

Publié le 23 décembre
Source : l'Essor

Au nom du principe de réciprocité en matière diplomatique, le Mali a rappelé son ambassadeur à Alger (Algérie) ce vendredi 22 décembre.

 Cette décision est une réponse de Bamako aux autorités algériennes qui ont rappelé en premier leur ambassadeur auprès du Mali ce même vendredi, indique une lettre de l'ambassade du Mali à Alger adressée au ministère des Affaires étrangères algérien.

«L'Ambassade de la République du Mali à Alger présente ses compliments au ministère des Affaires Étrangères et de la Communauté nationale à l'Étranger de la République algérienne Démocratique et Populaire (Direction générale Afrique) et en application du principe de réciprocité, a l'honneur de l'informer de la décision des hautes autorités maliennes relative au rappel de l'Ambassadeur de la République du Mali en Algérie, Mahamane Amadou Maïga, pour consultation avec effet immédiat», précise la missive.

Cette décision intervient dans un contexte de tensions diplomatiques entre les deux pays depuis quelques jours. En effet, suite aux récents actes inamicaux posés par les autorités algériennes, sous couvert du processus de paix dans notre pays, Bamako avait convoqué mercredi dernier, l'ambassadeur de la République Algérienne démocratique et populaire au Mali, El Haoues Riache, pour élever une vive protestation du gouvernement. En réponse, le chef de la diplomatie algérienne avait à son tour convoqué l'ambassadeur du Mali à Alger, pour des explications de nature à justifier les actes décriés par le Mali.

Dans une note, l'Algérie avait rappelé son statut de chef de file de la Médiation internationale dans la crise malienne. Avant de faire comprendre qu'à ce titre, elle entendait assumer et jouer ce rôle dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger du 15 mai 2015.

Il ne fait plus aucun doute que cette tension diplomatique qui couvre depuis longtemps la relation entre les autorités de la Transition et le gouvernement algérien. Depuis la rectification de la Transition, les autorités maliennes ont  clairement marqué leur opposition au non respect de plusieurs dispositions de l'Accord par les groupes armés signataires dont certains responsables bénéficient des audiences à Alger sans la moindre implication de Bamako.

Faut-il rappeler que cette dégradation des relations entre le Mali et le chef de file de la Médiation internationale intervient également au lendemain de la reprise du contrôle de la ville d'Aguelhok située à 150 kilomètres de la frontière algérienne, par les Forces armées maliennes (FAMa).

Aboubacar TRAORE

Source : l’Essor