Mali : Réunion des ministres de l'AES : Une forte délégation ministérielle malienne à Ouagadougou

Publié le 15 février
Source : l'Essor

Une forte délégation du gouvernement du Mali conduite par le ministre d'État, ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation, le colonel Abdoulaye Maïga est arrivée hier en début de soirée à Ouagadougou au Burkina Faso pour prendre part ce jeudi à la réunion des ministres de l'Alliance des Etats du Sahel (AES) après celle des experts et hauts fonctionnaires.

Elle a été accueillie à sa descente davion par le ministre d'État, ministre de la Défense et des Anciens combattants du Burkina Faso, le général Kassoum Coulibaly accompagné pour la circonstance par le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur Karamoko Jean-Marie Traoré et de plusieurs membres du gouvernement du Faso.

La délégation malienne est forte de sept ministres. En plus du chef de la délégation,  le colonel Abdoulaye Maïga, elle est composée du colonel Sadio Camara, ministre de la Défense et des Anciens combattants, du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Abdoulaye Diop, de leurs collègues des Mines Amadou Keïta, de l'Économie et des Finances Alousséni Sanou, des Maliens établis à lextérieur et de l'Intégration africaine, Mossa Ag Attaher, de la Communication, de l'Économie numérique et de Modernisation de l'Administration Alhamdou Ag Ilyene.

Après laccueil et un tête-à-tête avec les ministres burkinabè dans le salon dhonneur, le chef de la diplomatie malienne en porte-parole de la délégation malienne accordé une interview à la presse.

Selon Abdoulaye Diop, l'AES est un choix stratégique majeur pour le Mali. Il dira qu'ils sont invités par un pays partenaire, allié stratégique et frère du Mali. « Nous devrons répondre avec la plus haute attention à l'invitation qui nous a été adressée. Cest pourquoi, le président de la Transition le colonel Assimi Goïta, prenant la mesure des enjeux et l'importance des questions en discussion a souhaité quil y ait une grande mobilisation au niveau du gouvernement pour faire de létape de Ouagadougou un tournant majeur pour notre organisation », a expliqué le ministre Diop. Selon lui, au regard de tout le contexte géopolitique, « il nous faut aller très vite dans la concrétisation des choix stratégiques de l’AES  ».

Il a rappelé que l'Alliance a commencé par ladoption le 16 septembre de la Charte qui mettait en place une alliance militaire au début qui, progressivement a vu nos dirigeants apprécier la nécessité de lui donner deux autres pieds pour pouvoir avancer concrètement. Daprès lui, il sagit dabord du renforcement de la dimension économique cest-à-dire lintégration économique et commerciale et le rapprochement des populations. « Il sagit de comment mieux répondre aux aspirations de nos populations notamment à travers des projets intégrateurs pour quil y ait des liens physiques, économiques et commerciaux entre nos pays qui puissent bénéficier à nos populations », a-t-il ajouté. 

A la question de savoir pourquoi le rajout du volet économique, le chef de la diplomatie malienne dira que tout est économique. Selon Abdoulaye Diop, même la sécurité de façon ultime nexiste que si les gens ont la capacité de se nourrir, daller et venir. « On se rend compte quil y a aujourdhui une bonne qualité des liens politiques entre nos pays. Mais ce que les populations attendent de nous, cest de pouvoir répondre à leurs préoccupations davoir des infrastructures, des capacités sur le plan énergétique, de pouvoir fédérer les capacités que nous avons sur le plan agricole et constituer une entité économique qui favorise par exemple la libre circulation des personnes et des biens, louverture des frontières » a détaillé le ministre Diop. Selon lui, malgré la libre circulation consacrée par les différents textes au niveau des organes régionaux, dans la pratique, il y a beaucoup dobstacles.

« L'AES veut uvrer à faire dune réalité majeure, cette question de libre circulation des personnes et des biens », a fait savoir Abdoulaye Diop. En plus de cela, il dira quils veulent travailler pour quil y ait une coordination de laction politique et diplomatique des différents pays car « nous avons un positionnement aujourdhui qui nous amène à interagir avec beaucoup de partenaires ». Pour lui, il est important que les Etats de L'AES puissent parler dune seule voix, porter un message important. « Cela nécessite quau niveau des ministres des Affaires étrangères et à dautres niveaux même sur le plan de la communication, « que nous puissions envoyer des messages coordonnés et cohérents ».

« Ce que nous souhaitons aujourdhui en venant à Ouagadougou avec tous les ministres qui sont concernés, cest de renforcer la dimension intégration économique, la coordination politique et diplomatique mais aussi de faire en sorte que la communication à lintérieur de l'Alliance et avec le monde extérieur puisse  être davantage structuré en utilisant des plateformes de communication harmonisées au niveau de nos pays et que ceci nous aide davantage à aller vers une architecture institutionnelle qui permettre à lAES de pouvoir mieux répondre aux attentes de nos populations et de nos dirigeants », a-t-il indiqué. Cette réunion ministre intervient après trois jours de travaux des experts des trois pays. Les résultats de leur travail sera soumis aux ministres ce jeudi au cours de leur réunion.

Envoyé spécial

Dieudonné DIAMA

Source : l’Essor