Chaque année, ce rendez-vous est organisé par l’Église catholique du Mali, au pied de Notre-Dame à Kita. C’est là où les premiers missionnaires ont semé la première graine de l’évangile.
Ce 52è pèlerinage national à Notre Dame du Mali à Kita a été accompli cette année sous le thème de cette année était : «Mali de croyants, reste un peuple-un but-une foi». Il a commencé le 16 novembre dernier avec l’arrivée des marcheurs partis de Kati. Ils étaient au nombre de 322 marcheurs dont le plus âgé, Dissa, avait 70 ans. Ces marcheurs ont parcouru 160 km en trois jours de marche. Dimanche, une messe solennelle a mis fin ce 52è pèlerinage national catholique de Kita.
Lors de l’Eucharistie, dirigée par le diocèse de Mopti, l’accent a été mis sur l’entente entre toutes les religions, l’approfondissement de la foi ou encore le pardon réciproque. Des milliers de pèlerins étaient, samedi sur la colline sainte mariale pour la veillée de prière, animée par le diocèse de Mopti avec son évêque Jean Baptiste Tiama. Les pèlerins catholiques, en se rendant cette année à Kita, portent leurs prières à Marie pour un Mali stable. Ils portent l’espoir de voir ce voeu exaucé, mais aussi les Maliens se donner la main pour construire une nation
loin des haines, des rancoeurs, de l’intolérance et de la violence.
Le rituel qui tire tout son sens dans l’église famille de Dieu et de la société malienne a été marqué par la récitation du chapelet, la messe de commémoration, la célébration pénitentiaire, la procession par diocèse, la veillée de prières avec messe et chorégraphie intégrée. La messe solennelle du 33è dimanche du temps ordinaire était le dernier temps fort de ce rendezvous. Le diocèse de Mopti a plongé les pèlerins, dans la méditation et la réflexion sur le thème : en plusieurs tableaux.
En Tableau1: le beau Mali d’autrefois : un ballet qui montre la richesse culturelle et artistique de notre pays et met en scène des Maliens tranquilles, des gens de religions différentes qui se fréquentent et se taquinent. Le tableau 2 dresse un Mali en crise. L’intolérance religieuse au quotidien et la calomnie ont été portées par le tableau 3 et enfin le Mali que nous voulons a bouclé les scenarios. En effet dans un ballet, quatre enfants et leur grand-père découvraient un Mali aux richesses culturelles et artistiques attrayantes.
Sur scène, les Maliens vaquent tranquillement à leurs occupations. Chrétiens, musulmans et animistes se côtoient et se taquinent. Le drapeau tenu par les acteurs est symbole d’unité et de symbiose entre les Maliens d’autrefois. D’année en année, des conflits religieux naissent et notre Maliba est assailli par les terroristes, les attaques se multiplient avec leur corolaire de massacres, des villages incendiés faisant des veuves, des orphelins, des estropiés et des destructions de biens publics et privés. Ce sont des conséquences nées de l’intolérance religieuse. La mise en scène du diocèse de Mopti éblouit les fidèles chrétiens et les autorités. Cependant, avec le thème du 52è pèlerinage national catholique, l’espoir renait.
ENSEIGNEMENT DU VIVRE ENSEMBLE- Les leaders religieux, jadis intolérants entre eux, font des prêches sur la cohésion. D’abord le pasteur, puis le prêtre et ensuite l’imam. La cohésion entre eux commence à gagner du terrain. Pour le ministre des Affaires religieuses, du Culte et des Coutumes, Mahamadou Koné, ce pèlerinage enseigne le vivre ensemble, la convivialité et comment est-ce que la cohésion pacifique doit se faire. Et de direque «l’unité des confessions religieuses a été prêchée». Le ministre Koné a aussi fait mention spéciale à la chorale de Mopti pour son professionnalisme et le caractère multiconfessionnel en cette période délicate de la vie de notre nation.
Il a également souligné la reprise de Kidal par l’Armée. Pour lui, c’est une prouesse que des bénédictions et des séances de prières pour la stabilisation, la pacification et l’unité du Mali accompagnent. Il a aussi été question d’aider la Transition dans un cadre institué par la Conférence épiscopale depuis un certain temps. Pour le ministre, tous les Maliens se retrouvent dans le thème du pèlerinage. «Différentes personnes se réunissent autour du Mali, se reconnaissent dans leurs diversités. Ce qui importe le plus, c’est le Mali», a conclu le ministre Koné. Le cardinal Jean Zerbo a confié ceci : «Ce qui a été dit et joué correspond à l’aspiration profonde du Malien d’aujourd’hui. Ce que j’ai apprécié.
Les Maliens géraient les conflits à l’interne, mais aujourd’hui qu’est-ce que l’on fait de nos liens de parenté, de la parenté à plaisanterie ? Mais une fois que vous reniez les principes fondamentaux de la fondation du Mali. On voit que la société avait déjà accepté cette tolérance-là. Les gens demandent aux religieux de prier pour le pays, mais nous les religieux, sommes la cause de la division». Une marche de procession du sanctuaire à la colline dirigée par le
diocèse, ponctuée de prières avait auparavant conduit les milliers de pèlerins, venus des six diocèses du pays et de l’Archidiocèse et de certains pays limitrophes à la colline Mariale.
À chaque pèlerinage, elle est le seul lieu consacré à la veillée de prières, d’imploration de la Vierge Marie avec la messe et chorégraphie intégrée. La liturgie de la parole, l’évangile et l’homélie viennent ébaucher le sens du thème, rappellent son contenu diagnostiqué sur la colline mariale la nuit. Ici, les pèlerins sont en liesse, les cantiques en choeur sollicitent la miséricorde de Dieu pour que les crises multiformes que traverse le Mali soient de tristes souvenirs. Le sanctuaire marial est le lieu idéal pour se faire entendre, selon Mgr Jean Baptiste Tiama, évêque de Mopti. Le musulman, le pasteur et les représentants de Guina-dogon prônent des messages de paix, de tolérance, de parfaite cohabitation entre les différentes religions.
Le président de la Conférence épiscopale du Mali, Mgr Jonas Dembélé «évêque de Kayes»et le nonce apostolique pour le Mali et la Guinée, Jean sylvain Emian, se disent satisfaits du contenu des différents chapitres de ce pèlerinage. Pour eux, des causes de l’intolérance religieuse ont bien été mises à nu. Des prières ont été faites pour que l’amour du prochain, le chemin de la paix, de l’amour de la tolérance, l’acceptation mutuelle, malgré la diversité culturelle et cultuelle soient la règle. Le président de la commission d’organisation du pèlerinage, Christophe Coulibaly, a mis l’accent sur les appuis sans lesquels, chaque année, les difficultés seront nombreuses pour réussir cet événement.
C’est ainsi qu’il a fait mention spéciale aux autorités de la Transition pour tous les efforts dans le cadre de l’organisation des pèlerinages. C’est le cas aussi de l’ancien Premier ministre Moussa Mara qui a contribué à l’aménagement des sites pour mieux recevoir et contenir les pèlerins. Hommage a été rendu aussi au gouverneur de Kita, Daouda Maïga, qui, chaque année, octroie un boeuf au curé pour s’occuper des pèlerins. Les associations de femmes et jeunes qui ont été d’un apport considérable pour la salubrité des sites et Minkoro Yeah Samaké n’ont été oubliés pour leur contributions diverses.
LES FRÈRES SE RÉCONCILIENT TOUJOURS- Le nonce apostolique, Jean sylvain Emian pour la Guinée et le Mali, représentant le Vatican, a expliqué qu’il était impérieux pour lui de venir aux côtés du peuple malien qui marche ensemble vers son développement. Dans l’esprit de création de l’humanité pour vivre ensemble, le nonce a transmis aux pèlerins, les bénédictions du Pape François. Selon lui, le Pape trouve que chacun est irremplaçable devant Dieu, chacun de nous à une histoire sur la terre voila pourquoi il demande à tous, d’implorer la grâce divine pour un Mali de paix et de fraternité réelle. Le diocèse de Mopti à qui on doit la pleine réussite de ce pèlerinage a fait le déplacement de Kita avec une délégation imposante dont des imams et des responsables d’autres confréries religieuses. Dans sa chorale, chacun a joué aussi sa partition sans considération religieuse.
Rappelons que chaque année, depuis 1966, les catholiques du Mali se rassemblent à Kita pour un pèlerinage national. Ils ont rappelé la nécessité de revenir à nos fondamentaux, notamment les liens de fraternité qui font que chaque citoyen se sente frère ou soeur de l’autre, quelle que soit sa religion, son ethnie, son appartenance politique. Les frères et soeurs, peuvent avoir des mésententes ; des disputes, mais ils finissent par s’entendre et se réconcilier. En tout cas, c’est le message clé de ce pèlerinage chrétien.
Jigiya Mohamed FABRICE
AMAP-Kita
Rédaction
Source : L’essor
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Mon analyse personnelle sur le projet de constitution :
A prime abord, on remarquera que la constitution n’est pas nouvelle car elle ne met pas sur pied une nouvelle république mais elle se contente de modifier la constitution actuelle en y ajoutant d’autres institutions.
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