Mercredi 09 Octobre 2024

Mali : Conseil supérieur du tourisme : Pour une relance durable du secteur

 «N’ayez aucun complexe, votre secteur fait partie des premiers contributeurs à l’économie nationale au même titre que l’élévage, la pêche et l’agriculture, car le tourisme est un secteur transversal qui touche tous les domaines de la vie de notre pays».

C’est ainsi que le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga s’est adressé, hier dans un hôtel la place, aux professionnels du tourisme à l’ouverture de la 1ère sesion du Conseil supérieur du tourisme. C’était en présence de nombreux membres du gouvernement, dont le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Indiustrie hôtelière et du Tourisme, Andogoly Guindo, et le ministre d’État, ministre de l’Administration térritoriale et de la Décentralisation, le cononel Abdoulaye Maïga.

Le Conseil supérieur du tourisme a été créé en 2015 par la Loi n°2015-037 du 16 juillet 2015 et son décret d’application n°2015-0722 du 9 novembre 2015 fixe sa composition et détermine son organisation et fonctionnement. C’est un organe d’orientation dont les recommandations et les mesures fortes permettront au secteur du tourisme d’amorcer sa relance, tant attendue par les opérateurs du secteur. Il émettra des avis et donnera des orientations sur toutes les questions d’intérêt touristique qui lui seront soumises, notamment sur tous les textes ayant un impact sur l’activité touristique.

La tenue de la 1ère session du Conseil supérieur du tourisme s’inscrit en droite ligne de la nouvelle vision stratégique du président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, qui s’articule autour du développement durable et responsable du tourisme dans notre pays et de faire de ce secteur un levier de croissance économique au Mali, de création d’emplois et de richesses contribuant ainsi significativement au Produit intérieur brut (PIB), a déclaré le Premier ministre. Le Mali a un riche potentiel touristique. Sans prétention aucune, nous pouvons affirmer que nous avons l’un des plus beaux pays au monde avec des sites touristiques exceptionnels comme les anciennes villes de Djenné Djenno et de Djenné, les mosquées de Tombouctou, les Falaises de Bandiagara et le Tombeau des Askia, inscrits sur la liste indicative du patrimoine mondial de l’Unesco.

D’autres éléments sont inscrits au Guinness world records à savoir : la mosquée de Djenné, reconnue comme le plus grand ouvrage en terre au monde, le rite soixantenaire du Sigui au pays dogon et ses éléments associés. En plus de ces sites culturels, le Mali est traversé par deux des cinq grands fleuves d’Afrique et compte quatre sites classés par la convention de Ramsar : le Delta intérieur du Niger dans les Régions de Ségou, Mopti et Tombouctou, le lac Magui dans la Région de Kayes, le lac Wegna dans la Région de Koulikoro et la Plaine inondable du Sourou à Mopti. Cet important potentiel offre à l’industrie touristique de notre pays, de nombreuses opportunités, en termes de propositions d’offres susceptibles de combler les attentes d’une clientèle diversifiée.

ACTIONS PRIORITAIRES- Pour relancer le secteur, le ministère en charge du Tourisme a identifié un certain nombre d’actions prioritaires par ailleurs inscrites dans le Plan d’action de la Politique nationale du tourisme, déjà en cours d’adoption par le gouvernement pour la relance d’un tourisme durable, responsable et inclusif.

Ainsi, parmi les grands chantiers ouverts, a indiqué le Premier ministre Maïga, figurent, entre autres, «la diversification des pôles d’attraction touristique et le développement d’offres adaptées aux besoins de la clientèle nationale pour occuper, désormais, une place importante dans le dispositif stratégique de relance du tourisme». Et de dire «qu’en ce moment même, des milliers de personnes, à Bamako comme à l’intérieur du pays, dont la subsistance ne provenait que du tourisme attendent beaucoup de nous». Il a surtout rappelé que certaines communes des régions du Centre et du Nord apprécient le Mali kura à l’aune des actions du gouvernement rendant perceptible le redémarrage de l’activité économique principale qui donnait de l’emploi aux populations.

Rappellons que les effets de la double crise sécuritaire et sanitaire ont été dramatiques pour les acteurs du secteur, car ayant entraîné une baisse drastique voire l’arrêt temporaire ou définitif de leurs activités. Le Mali était l’une des plus importantes destinations touristiques en Afrique. Ce sont les effets de cette crise qui continuent d’affecter gravement le secteur et de provoquer un fléchissement progressif de la confiance des touristes internationaux en la destination Mali.

Jusqu’à la crise multidimensionnelle de 2012, le tourisme malien constituait un levier pour l’économie et contribuait significativement à la création d’emplois. En effet, avant ces séries de crises, les statistiques estimaient jusqu’à 3% l’apport de ce secteur au PIB de notre pays. De 2000 à 2011, le secteur touristique a enregistré une croissance d’au moins 7%, occupant ainsi la troisième place dans l’économie nationale, après l’or et le coton. Au cours de la même décennie, le Mali était la 4è destination touristique en Afrique de l’Ouest, en termes d’arrivées de visiteurs, avec annuellement près de 300.000 personnes, après le Ghana, le Nigéria et le Sénégal.

Pour la décennie 2012-2021, le secteur a enregistré 364 milliards de Fcfa de recettes, soit une régression de 56%, en comparaison avec la décennie précédente (2002-2011), qui avait enregistré comme recettes la somme de 825 milliards de Fcfa, due aux différentes crises que notre pays a traversées.

Pour la représentante des opérateurs du tourisme, Mme Cissé Fatoumata Kouyaté, si notre pays se glorifiait de la variété et de la diversité de sa destination touristique, force est de reconnaître que les professionnels du secteur ont déchanté.

La longue crise multidimentionnelle a fini par avoir raison de leur résilience. Mais avec le partenariat public-privé, le ministère en charge du Tourisme est en train de proposer des mesures permettant au secteur de se réinventer. Et de dire que les opérateurs ont souscrit à toutes ces mesures et la voix de sortie de crise est en train d’être trouvée avec la promotion du tourisme national et la diversification de l’offre touristique.

Youssouf DOUMBIA

Source : l’Essor

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