Vendredi 03 Mai 2024

Politique industrielle du Mali : Les jalons de la refondation

Au fil des visites à l’allure de séance de travail qu’il effectue dans nos unités industrielles depuis son arrivée, le ministre de l’Industrie et du Commerce dévoile peu à peu le contenu qu’il entend donner à sa «refondation de la Politique industrielle du Mali».

Elle «consiste à se donner les moyens d’accompagner, de promouvoir et de développer les industries qui auront en charge d’assurer la transformation des produits locaux», a révélé Moussa Alassane Diallo. Il intervenait jeudi dernier dans le Cercle de Kati au terme d’une série de visites effectuées dans trois usines. Il s’agit de la Société des brasseries du Mali (Sobram-Sa), la société Agro bétail Mali (ABM), toutes deux implantées dans la Commune de Baguinéda et de la Société nouvelle alimentation (Sonalim-Sa) sise à Mountougoula.

Ces visites sont la suite de ses prises de contact avec les opérateurs industriels. Le but étant d’échanger sur les problématiques et perspectives de leurs activités, et partager avec eux sa vision concernant la refondation de la Politique industrielle du Mali. Objectif : assurer la couverture de la demande nationale en produits finis fabriqués localement. «Il faudra que les Maliens nourrissent les Maliens.

Cela ne peut se faire qu’à travers la valorisation de la production locale dans toutes nos localités», a précisé le visiteur. Qui invite les industriels à conjuguer leurs efforts avec le gouvernement pour assurer «la souveraineté économique du Mali». Pour y arriver, il est prévu de bâtir une stratégie et des politiques qui vont non seulement contribuer à protéger les industries existantes mais aussi et surtout favoriser la promotion et la création d’autres usines.

Cela dans le cadre d’une démarche inclusive et participative. «C’est tout cela qui est en train de se construire. Il va se faire dans le cadre d’une large concertation avec les acteurs industriels sur le terrain, mais aussi après une révision d’un certain nombre de politiques publiques. Toute chose qui nous permettra de véritablement prendre en charge ces stratégies et d’élaborer un plan d’actions qui sera notre feuille de route pour les mois à venir», a-t-il assuré.

Tel est, à son avis, le sens et la symbolique de ces visites de prise de contact. À chaque étape, le ministre Diallo et sa délégation échangent avec les responsables des unités de transformation sur les difficultés et les opportunités. Au cours de ces échanges, il a été également question de la refondation de la politique industrielle du Mali. Les opportunités de collaboration et de développement de partenariat mutuellement avantageux entre le gouvernement et le secteur privé sont discutées. Des pistes de solutions visant à propulser l’industrie malienne vers de nouveaux horizons prometteurs, sont mêmes esquissées.

À la Société des brasseries du Mali (Sobram-SA), créée en 1913 avec la gamme de produits «Dakan», les difficultés se rapportent, entre autres, à la concurrence déloyale et au problème d’électricité. «L’électricité nous pose d’énormes problèmes, non seulement sur nos machines, mais aussi sur la production. Par exemple, en pleine production de tomate, s’il y a une coupure, le temps que le générateur ne prenne le relais, vous êtes obligé de jeter tout ce qui est dans le circuit et tout cela vient gonfler nos coûts de production», a déploré le directeur général de cette entreprise située à Sadjouroubougou, sur la route de Ségou, Abdoulaye Djiré. Spécialisée dans la production de boissons gazeuses et sucrées, de jus de fruits, de boissons alcoolisées, de purées de fruits et d’eau minérale, la Sobram emploie 135 personnes.

Quant à la société Agro bétail Mali (ABM), elle doit commencer ses activités le mois prochain. Spécialisée dans la production d’aliments bétails, volailles et les concentrés, elle aura une capacité théorique de production de 300 tonnes par jour. Cette société fabrique des aliments pour dindes, pintades, canards, poissons, autruches à la demande. Le montant total de ses investissements s’élève à environ 4 milliards de Fcfa. L’entreprise va créer 150 emplois directs repartis entre 100 permanents et 50 journaliers dont 20 à 30 femmes.

Cette tournée a pris fin à la Société nouvelle alimentation (Sonalim-Sa). Cette unité de production de pâtes alimentaires a commencé ses activités en mai 2016. Les investissements réalisés s’élèvent à 12 milliards de Fcfa. Quant à la capacité de production, elle est estimée à 20.000 tonnes de pâtes par an. L’usine emploie environ 300 personnes. La concurrence déloyale est l’une de ses principales difficultés, selon le président de son conseil d’administration.

«On souffre beaucoup de la concurrence déloyale des produits importés. Donc, nous demandons fortement l’appui de l’État pour assainir le secteur», a plaidé Hamadaou Sylla.

En réponse à ces problèmes exposés, le ministre de l’Industrie et du Commerce a promis que son département va se pencher sur ces préoccupations à la faveur d’une réunion avec l’ensemble des directeurs des usines visitées.

Amadou GUEGUERE

Source : l’Essor

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