Samedi 27 Juillet 2024

Mali, Agroalimentaire : Des fruits locaux mis en valeur

Des unités de transformation de nos productions sont de plus en plus nombreuses. Et les spécialistes s’accordent sur la nécessité d’encourager ces petites entreprises parce qu’elles créent des emplois.

 

Un lundi, devant une unité de transformation, plusieurs mangues mûres et saines sont lavées, broyées et pasteurisées. Elles ont été soigneusement triées avant d’être pressées mécaniquement pour en extraire le jus. C’est à la suite d’un ensemble de processus, qu’on obtient le jus de mangue de la société Cajoucy, une société malienne de transformation de jus et de fruits.

Selon son cofondateur, Kassim Sidibé, les activités de vente de ces jus ont commencé, il y a moins d’un an. L’innovation que veut apporter la société est l’exploitation de façon industrielle du jus de cajou (sômô). À ce jour, cette société est la seule à disposer d’une unité industrielle dédiée à la valorisation de la pomme de cajou au Mali. «Et pour la mangue, personne ne pratique la méthode que nous utilisons. Nous conditionnons le jus dans des cartons», se glorifie l’entrepreneur.

La transformation, c’est la valorisation des produits qu’on cultive. Tous les experts conviennent qu’il faut les transformer pour créer de la valeur ajoutée. C’est aussi le seul moyen permettant aux producteurs de tirer le maximum de profits de leurs productions. Faute de moyens de stockage et d’unités de transformation, une bonne partie des productions se retrouve dans les poubelles. Rien que pour la pomme de cajou, les pertes sont estimées à un million de tonnes par an. Les pertes sont encore plus importantes pour la filière mangue. Or, ces fruits sont saisonniers.

La société Cajoucy s’intéresse particulièrement à ces deux Fruits. En ce qui concerne la mangue, sa transformation en jus semble plus facile. «En une journée, on peut produire de 3.000 à 4.000 litres de jus de mangue. La machine fait elle-même le tri», explique Kassim Sidibé qui travaille actuellement avec 13 agents. Leur entreprise n’a pas de difficulté à s’approvisionner en matière première, même durant les périodes où la mangue n’est pas produite.

Elle travaille avec des coopératives. «Et quand ce n’est pas la période de la mangue, on utilise la purée de mangue. Celle-ci, bien conditionnée, peut durer jusqu’à 2 ans. C’est pourquoi, on peut faire le jus à tout moment», confie le cofondateur de Cajoucy.

Les jus produits par la société sont conditionnés dans des petites boîtes de carton d’un litre dont l’unité est vendue à 1.000 Fcfa (prix détaillant). Ils sont disponibles dans presque tous les supermarchés, restaurants et hôtels du Mali. «Avec son emballage, je n’avais pas envisagé un made in Mali. C’est après avoir lu la notice sur le carton que je m’en suis rendu compte. J’ai aimé l’emballage et le goût du jus. J’encourage tous les transformateurs à produire d’autres fruits en jus et dans des emballages modernes», témoigne Sidiki Coulibaly, un client que nous avons rencontré dans une alimentation.

D’autres transformateurs font des jus à base d’orange, d’ananas, de passion, de raisin, du zaban et de goyave. Salem Oumou Koné, promotrice de «Ouly Tropical», en fait toute une gamme. «Je transforme les fruits en jus naturels, sans produits de conservation et sans sucre. Je fais également des smoothies détox pour le corps et des jus sucré à la demande», explique-t-elle. C’est en octobre 2021 que Salem Oumou Koné, étant en chômage, a lancé sa petite entreprise de production de jus naturel. Elle utilise les fruits, selon leur disponibilité. «Puisque tous les fruits ne sont pas disponibles à tout moment, cela me pose des difficultés par rapport à la production. Car les prix augmentent hors saison et impactent la demande de la clientèle», se justifie-t-elle. Sa matière première vient directement des champs des agriculteurs qui n’utilisent que des produits bios.

Et en cas de rupture pour certains produits, Oumou Koné fait recours au marché des fruits. La patronne d’Ouly Tropical veille, quelle que soit la provenance du produit, au respect des règles d’hygiène durant toute l’opération de transformation. Pour toucher plus de clients, la diplômée en gestion des ressources humaines a opté pour de petites boîtes. Elle poursuit cependant ses recherches afin de dénicher de nouveaux procédés, «parce que souvent les gens cherchent la modernisation et des choses simples». Ses cibles sur le marché sont les jeunes et les personnes âgées.

Elle fait également des jus spéciaux et personnalisés pour les cérémonies. Anta Cissé affirme avoir utilisé les services d’Oumou Koné lors du cocktail de son mariage. «Je trouve ses jus personnalisés très bons. Elle en produit différentes variétés lors des cérémonies. Et ça fait plaisir de savoir que c’est l’œuvre d’une Malienne», laisse-t-elle attendre. Kassim Guindo est spécialiste et formateur en transformation agroalimentaire au Centre professionnel d’apprentissage des métiers (Cepam) de Fana. Il forme des jeunes apprenants à la transformation des fruits en jus, nectar, confiture et sirop.

 La durée de la formation va de 6 mois à 3 ans. Le spécialiste de l’agriculture estime que dans le contexte malien, la transformation doit être encouragée. «Après les récoltes, tous les produits ne peuvent pas être immédiatement consommés. D’où le besoin de disposer de moyens de conservation d’une partie de la production en la transformant», explique-t-il. L’objectif de Kassim Guindo est de former les jeunes (filles et garçons) aux métiers, pour qu’ils puissent lancer leurs propres business.

Il nous apprend que les étapes clés de la transformation sont le choix de la matière première, le triage, le pesage, le lavage, le trempage, le broyage et le lessivage. L’ambition de Kassim Guindo est de valoriser dans l’avenir les produits de nos propres cultures.

Fatoumata Mory SIDIBE

Source : l’Essor

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