Jeudi 02 Mai 2024

Mali : Économie malienne : Des perspectives prometteuses

L’endettement est maîtrisé. Le taux de croissance devrait ressortir à 5,1% en 2024, contre environ 4,7% en 2023. Notre balance commerciale est presque équilibrée : les importations couvrent les exportations à hauteur de 96% cette année, contre 94% l’année dernière. Les efforts de réduction du train de vie de l’État devraient permettre d’économiser 200 milliards de Fcfa en 2023, contre 115 milliards de Fcfa en 2022.

Lors de son passage sur le plateau de l’émission «Mali kura taasira 2», le ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou, a partagé un aperçu détaillé des progrès économiques réalisés par le Mali. Il a mis en lumière les mesures prises pour faire face aux défis économiques, tout en soulignant les réussites notables et les perspectives pour le pays. Face à nos confrères Madiba Keïta de L’Essor et Yaya Konaté de l’ORTM, le ministre Sanou a affirmé que malgré le coût de la vie élevé, le Mali s’en sort bien. Le gouvernement, à travers son plan d’action, s’assure que toutes les décisions prises ont un impact positif sur la vie des Maliens. Des efforts ont été faits pour augmenter les revenus.

Aujourd’hui, la masse salariale s’élève à plus de 1.100 milliards de Fcfa, contre 700 milliards de Fcfa en 2020-2021. Des mesures ont été prises pour réduire les prix des denrées alimentaires en diminuant la taxation à l’importation de produits tels que le sucre, l’huile alimentaire et les intrants agricoles. L’incidence financière de ces mesures est estimée à environ 147 milliards de Fcfa. C’est pourquoi, depuis trois ans, notre pays affiche l’un des taux d’inflation les plus bas de la sous-région.

Le patron de l’hôtel des Finances a rappelé qu’entre juin 2022 et décembre 2023, l’État a dû payer plus de 1.100 milliards de Fcfa de dette intérieure des fournisseurs. Ce qui a contribué à dynamiser les ressources entre les acteurs économiques. Il s’est félicité de la résilience de l’économie malienne, tout en saluant les Maliens pour leur soutien, leur résilience et leur compréhension.

«Nous avons enregistré un taux de croissance d’environ 4,7% en 2023, des chiffres provisoires que nous comptons dépasser pour atteindre 5,1% en 2024.

En 2022, nous étions à 3,7%, en 2021 à 3,1%, et nous étions en récession en 2020», a-t-il précisé, ajoutant que dans le même temps, le taux de déficit budgétaire a également diminué.

«Nous sommes passés de 5,5 % en 2020 à 4,9 % en 2021, à 4,7 % en 2022 et actuellement nous avoisinons les 4,5 % en 2023. Cela signifie que nous avons réussi non seulement à maîtriser ce déficit, mais aussi à maintenir une certaine croissance économique», a détaillé Alousséni Sanou.

Le chef du département en charge de l’Économie a également révélé que le Mali a toujours enregistré un taux de chômage inférieur à celui de la sous-région. En 2022, alors que notre taux était de 6%, celui de la sous-région était de 7,5%. En 2023, selon les chiffres provisoires, le Mali approche les 5,5%, tandis que celui de la sous-région est de 6%.

Par ailleurs, le taux d’endettement du Mali par rapport au Produit intérieur brut (PIB) est l’un des plus bas de la zone de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), avec un critère de convergence fixé à 70%, tandis que le nôtre se situe autour de 50%. Aussi a-t-il souligné, «nous améliorons chaque année le niveau de couverture de notre balance commerciale. L’année dernière, nous étions à 94% de couverture des importations par les exportations, cette année nous sommes à 96%».

Confiance des bailleurs- Il y a six mois, une mission du Fonds monétaire international (FMI) était au Mali pour réaliser une évaluation conforme à l’article 4 des statuts de l’institution. Selon l’invité du jour, le FMI considère que le Mali possède une économie «très résiliente qui s’améliore, avec tous les indicateurs macroéconomiques et de gestion budgétaire au vert». Le FMI pense que le Mali est un pays avec lequel il va poursuivre ses relations», a-t-il confié. Le Fonds monétaire envisage donc de poursuivre ses relations avec notre pays.

Au delà, le ministre a témoigné de la confiance des bailleurs de fonds en notre pays. En 2023, le Mali a signé 28 projets pour un montant total de 536 milliards de Fcfa, sans compter les 500 milliards de Fcfa accordés par la Banque islamique de développement (BID). S’y ajoute la régularité des émissions de titres, atteignant 1.095 milliards de Fcfa cette année, contre environ 1.005 à 1.012 milliards de Fcfa l’année précédente, ce qui maintient la signature du Mali à un niveau respectable. Le ministre Sanou a insisté sur la solidité de l’économie malienne, affirmant que les investisseurs commencent à venir. Pout lui, le Mali attire aujourd’hui en raison, entre autres, de la stabilité de son système juridique et fiscal, de la lutte contre les pratiques illicites et de la révision de divers codes tels que le code pénal, le code des investissements et le code des mines. Il a rappelé que le pays dispose de nombreuses possibilités d’exportation des ressources minérales, qui permettront d’assurer d’importants investissements dans des secteurs tels que l’énergie, les transports et les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). Il a précisé que des secteurs tels que l’énergie et les transports doivent rester des domaines stratégiques de l’État.

Alousséni Sanou a annoncé que le budget de 2024 a dépassé les 3.000 milliards de Fcfa, soulignant que la structure du budget reflète les orientations que le gouvernement souhaite donner à l’action publique. L’accent est mis sur des priorités comme les dépenses de sécurité, de refondation, de réformes de la justice et de diplomatie. Ce budget contribue aussi à relancer des entreprises maliennes en difficulté telles que l’Usine malienne de produits pharmaceutiques (UMPP), la Compagnie malienne du textile (Comatex) et la société Énergie du Mali (EDM-SA).

Concernant les subventions sur certains produits, le patron de l’hôtel des Finances a expliqué qu’elles sont utilisées en cas de nécessité, rappelant qu’entre 2023 et aujourd’hui, seule une subvention a été accordée. Il s’agit de celle portant sur l’importation de 50.000 tonnes de sucre, qui sont actuellement en cours d’être importées avec une réduction de la taxe à l’importation de 25%. «En 2022, les subventions sur les produits pétroliers, le riz et le sucre ont coûté 157 milliards de Fcfa. Nous pouvons recourir aux subventions en fonction des besoins, de la conjoncture et des difficultés», a-t-il affirmé.

Pas exceptionnellement endetté- Le ministre Alousséni Sanou a révélé que la réduction du train de vie de l’État a permis d’économiser 115 milliards de Fcfa en 2022, et les chiffres pour 2023, bien qu’ils ne soient pas encore disponibles, devraient dépasser les 200 milliards de Fcfa. Il a justifié l’augmentation du budget de certaines institutions dans la Loi des finances 2024. Pour le cas du Conseil national de la Transition (CNT), l’augmentation est due au fait que certains fonctionnaires ont bénéficié d’une augmentation de salaire, comme tous les autres fonctionnaires. Et en ce qui concerne la Présidence, l’augmentation vise à assurer la sécurisation de Koulouba. «Il y avait un projet d’investissement pour clôturer globalement Koulouba, en retirant tout ce qui s’y trouvait, y compris un centre de santé, une école, un centre d’état civil, et ériger un grand mur pour assurer la sécurité. Ces investissements étaient programmés une fois tous les deux ans», a-t-il expliqué.

En ce qui concerne la dette extérieure du Mali, le ministre de l’Économie et des Finances a déclaré que notre pays n’est pas exceptionnellement endetté, ni par rapport à la sous-région ni par rapport à ses capacités internes. «Selon les derniers chiffres, la dette extérieure de notre pays est d’environ 500 milliards de Fcfa. Le taux d’endettement prévu doit être inférieur à 70%. Le Mali est à 51,6% prévus pour 2024, contre 50,7 % en 2023 et 53,9 % en 2022. Les pays occidentaux, eux, sont à environ 170% voire 200% du PIB», a noté Alousséni Sanou.

Il a ajouté que c’est l’endettement qui favorise le développement d’un pays. Pour lui, le sous-développement est essentiellement un problème de ressources, et un pays qui utilise ses ressources dans des secteurs stratégiques se développe. «Le jour où nous aurons un contrôle total de nos ressources minérales, et où le code minier et le contenu local auront pleinement effet, nous n’aurons plus besoin d’endettement extérieur. Le contenu local, à lui seul, représente environ 700 milliards de Fcfa de chiffre d’affaires dans les sociétés minières», a-t-il étayé.

Le ministre chargé des Finances a prédit des perspectives très bonnes pour le Mali. «Nous créons un climat des affaires propice, ce qui permettra au secteur privé de prospérer», a-t-il argumenté. Avant de promettre plus d’efforts de mobilisation des ressources et une gestion efficiente et vertueuse des fonds publics dans l’intérêt du peuple malien.

«Nous allons maintenir les perspectives, nous nous engageons à atteindre les objectifs en termes de recettes et à assurer une meilleure gouvernance des dépenses pour maximiser l’impact avec les ressources limitées dont nous disposons», a-t-il indiqué. Et de rappeler le lancement par les autorités, du processus d’élaboration de la vision Mali 2063 et de la Stratégie nationale de développement à moyen terme. L’objectif général de cette vision est de déterminer les stratégies et les priorités de développement dans tous les secteurs stratégiques à moyen et long terme.

Amadou GUEGUERE

Source : l’Essor

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